mardi 17 mai 2011

«Donnez» qu'ils disaient !

Dans la série «les livres tu respecteras», voici venir le moment phare, celui qui fait de vous le sauveur de l'humanité le temps de quelques minutes. Le Don de livre.

Avec deux bons kilos de livre sous le bras, je me suis vaillamment dirigé ce jour vers la bibliothèque de prêt du quartier. Dix minutes plus tard, j'en ressortai avec le même poids livresque et un bel étonnement.

Selon le bibliothécaire local, «beaucoup de gens ont des scrupules en achetant trop de livres et nous remettent des livres dont ils n'ont plus l'usage. De notre côté, nous ne prenons que des livres neufs ou ayant très peu servi. La plupart du temps, nous jetons donc les livres à la place des gens qui nous les apportent.» Là, j'ai quand même marqué mon étonnement : tous mes livres étaient en bon état. J'en désignai donc un au pif : «Oui mais celui-là nous l'avons déjà.».

Exemple à ne pas envoyer à une bibliothèque
Photographie de Kylie Stillman (site de l'auteur)

Après un léger blanc, la conversation reprit, digne d'un monde parallèle : «
— Sauriez-vous où je pourrais déposer ces livres ?
— Non.
— Une autre bibliothèque les accepterait ?
— Je ne sais pas. »

Mais que sont les p'tites bibliothèques de mon enfance devenues ? Celles où ils récupéraient tout avec plaisir ? Passablement perturbé par ces pensées et un bras s'ankylosant furieusement, je regagnai mon domicile et cherchai aussitôt sur internet une solution.

Du coup, vingt minutes plus tard, pour la première fois de ma vie, j'ai fait un don à Emmaüs (avec un accueil fort agréable). Et j'ai même repris confiance dans le don de livre par la même occasion. L'honneur parisien est sauf !

Notes pour plus tard : prévoir au minimum une heure de travail pour obtenir une minute de gloire.

1 commentaire:

antz a dit…

Marrant, sur tes conseils, on a donné des livres à notre bibliothèque municipale. Sauf que là, j'avais affaire à quelqu'un doté d'un cerveau (contrairement à ton bibliothécaire) qui a pris tous les livres : chaque année, la bibliothèque vent les livres surnuméraires pour en acheter d'autres.

C'est peut-être trop bas de gamme comme stratégie pour la ville dont seul le parisien pense que la planète nous l'envie :)