samedi 26 janvier 2008

«La visite de la fanfare»

Voilà bien longtemps que je n'avais mis les pieds dans une salle de cinéma : manque de temps, manque d'envie ou films stupides ou psycholourds à l'affiche... D'où l'opération «Déjà quatre mois sans cinéma, faut se rattraper».

Ce samedi, j'ai donc commencé, avec l'aide d'une amie, mon retour devant le grand écran. La présence de l'amie a fortement interféré sur le choix de ce premier film : pas de «Sweeney Todd» ou de «No country for old men» car probablement trop violents. Me voici donc à l'improviste devant «La visite de la fanfare»...

Je reconnais avoir un principe vis-à-vis du cinéma : une sainte horreur des films dont on pourrait résumer l'action à des conversations lentes ou philosophiques autour d'une tasse de thé. Autant dire que le cinéma français ne me convient pas souvent. Si je n'avais pas vu ce film, j'aurai dit qu'il rentrait sans doute dans cette définition... je suis maintenant convaincu que mes principes peuvent parfois aller se faire voir (en plus, il s'y passe plus de choses que prévu dans ce film).


Peut-être est-ce ce trou perdu d'Israël qui fait toute la différence dans la rencontre autour de la tasse de café. Peut-être est-ce la dimension de la rencontre, entre ces policiers musiciens égyptiens et ces israëliens, qui change tout. À moins que ce ne soit les personnages finement ciselés — certains n'ont pas même une ligne de dialogue et pourtant s'imposent. Tewfiq le responsable de la fanfare se révèle très complexe avec ses hésitations, sa retenue, sa politesse respectueuse. N'oublions pas non plus dans tout cela l'humour soigneusement dosé, un humour qui fait tomber des frontières et des contextes historiques très pesants.

À qui verra ce film, je recommande de lire la documentation que propose le distributeur de ce film, «Sophie Dulac Distribution».


Note pour plus tard : après le très beau «Tu marcheras sur l'eau» vu aussi à l'improviste, je me dois de suivre plus attentivement le cinéma israëlien.

lundi 21 janvier 2008

Les mythes de Cthulhu

Il y a une quinzaine d'années, j'allais roder presque toutes les semaines dans les bibliothèques brestoises. Je voulais tellement dévorer de bouquins que j'avais même commencé à les lire dans l'ordre alphabétique des auteurs de SF ou de fantasy. Oui... encore une tare de matheux. Cela me valut l'excellente surprise de tomber sur Douglas Adams puis sur Isaac Asimov. Mon projet de lecture systématique ne dura cependant pas (sans que je puisse dire si Asimov marqua la fin de cette pratique alphabétique). Parmi mes lectures de l'époque, je compte «Dune», «Le Seigneur des Anneaux», «Les amants étrangers».

Un beau jour, un gros livre attira mon oeil : un pavé comme seul sait en faire la collection «Bouquins». Il présentait une couverture marquante : un portrait glauque d'un homme au visage noir, vert et rouge, une sorte d'homme marin semblant saigner. Quinze ans plus tard, je devais apprendre qu'il s'agissait d'un portrait de l'auteur, Howard Phillips Lovecraft. Un écrivain américain méconnu de son époque, à l'érudition aussi bizarre que pointue.

Couverture du premier tome de la collection Bouquins sur H.P. Lovecraft
Depuis septembre dernier, je relis l'intégralité de ces nouvelles dont au moins deux m'avaient marqué, en l'occurence «L'affaire Charles Dexter Ward» et «La maison de la sorcière». La plupart des nouvelles présentent des trames similaires et résumables ainsi : une personne lettrée ou un scientifique découvre et fait face à des forces terrifiantes et ne pouvant décemment venir de notre univers. De ce point de vue, il ne faut peut-être pas toutes les lire les unes après les autres pour éviter une impression de répétition. A contrario, chaque nouvelle ajoute aux précédentes, reprenant des lieux, des personnes. De même chaque texte suggère toujours plus d'éléments d'une mythologie de cauchemar où l'Homme n'est qu'un pion. Il n'est guère surprenant de voir comment ces textes ont permis à des termes comme Arkham, Necronomicon, Nyarlathotep de devenir autant de balises culturelles pour beaucoup.

Bien évidemment, ces lectures restent à vos risques et périls. Car, à l'image du Lovecraft de Bruce Timm, vous ne pourrez sans doute plus après avoir lu ces textes avoir l'esprit détendu ou marcher dans le noir sans avoir envie de vous retourner...

Lovecraft, par Bruce Timm

dimanche 20 janvier 2008

Vive la Creuse !

Je dois aujourd'hui le confesser, pour ma plus grande honte : la Bretagne connait une rivale sérieuse en terme de gastronomie; une rivale inquiétante car elle n'est qu'un département en France. La Creuse ! Cette déclaration ne se veut pas futile, loin de là. Car il en faut de l'habileté culinaire pour dépasser la région qui laissa à l'humanité le beurre salé, les crêpes dentelle, le kouign aman, le kig ha farz, le far breton, l'andouille de Guéméné et le pâté Hénaff (pâté dont on fêta le centenaire l'an dernier).

Il a suffi d'une recette de cuisine un jour de glandouille à domicile pour qu'enfin mes papilles daignent reconnaître que la Creuse n'était pas un rien géographique tout juste bon à nommer une vague étendue de vide campagne pas folichonne. Une recherche hasardeuse du côté de chez Marmiton me donna ce dimanche matin la recette du Creusois dont j'avais déjà pu apprécier une fois l'excellent goût. Bien qu'il soit complétement différent du kouign aman précédemment vanté en ces lieux, il en arrive à le concurrencer sérieusement du point de vue de mon palais.

Accessoirement, il s'agit d'un gâteau que j'ai réussi du premier coup... la seule difficulté ayant été de dénicher un des ingrédients chez un sympathique épicier allemand jusqu'à alors inconnu de ma pomme. Citons ici la recette in extenso.
- 5 blancs d'oeufs;
- 250 g de sucre en poudre;
- 120 g de farine;
- 120 g de beurre fondu et refroidi;
- 100 g de noisettes en poudre.

Mélanger le sucre, la farine et les noisettes. Ajouter le beurre fondu et bien mélanger les ingrédients. Battre les blancs d'oeuf en neige ferme et les incorporer au mélange. Cuire à four doux à 150° pendant 45 minutes puis faire refroidir.

Merci aux habitants de la Creuse. Si cela ne tenait qu'à moi, je vous ferais bretons d'honneur !


Note pour plus tard : les creusois sont nos amis, il faut les aimer aussi.

dimanche 6 janvier 2008

Probabilité maléfique

Depuis deux mois maintenant, un groupe de personnes tente de me faire perdre la raison presque quotidiennement. Ils m'appellent, Ils m'écrivent des courriels, Ils m'envoient des lettres, Ils me convoquent à des réunions, Ils me donnent rendez-vous avec la médecine du travail. Le plus surprenant ici tient à ce que ces gens sont grosso modo innocents. Ce complot majeur se base en effet sur une simple histoire de probabilités.

Dans ma société, il existe depuis peu une personne — non nulle, définie dans l'ensemble des personnes réelles — qui porte le même prénom et presque le même nom que moi. Par «presque», il faut entendre ici que nos noms s'écrivent de la même manière à la dernière lettre près... et ils se prononcent de la même manière. Ma rigueur quotidienne et mon parcours de vie remarquable entre tous fait que mon nom présente l'orthographe la plus exacte et la plus courante, l'autre version ne pouvant être qu'une scorie de l'histoire des noms, une forme odieuse de raté patronymique, le résultat d'une bavure d'encre crétine dans un registre mal recopié suite à consommation abusive d'absinthe. Rien de moins.

Les probabilités jouent donc à fond contre moi : les gens s'adressent par défaut à moi en pensant appeler l'autre. Cette semaine, nous avons atteint un sommet. Pour situer le niveau de lassitude, j'arrive maintenant à deviner l'erreur en un nom affiché et deux mots. Le téléphone sonne, un nom que je n'ai jamais vu s'affiche sur le combiné. Le dialogue, volontairement anonymisé, commence :
« - Salut, Jean !
- Lequel ?
- ...
- Oui, ici, c'est Jean Gardefous, avec un S à la fin. Je suppose que vous voulez joindre le service bancaire et Jean Gardefout avec un T à la fin.
- Oh, pardon, je suis désolée...
- A qui le dites-vous... »

Et dire que demain je travaille... et qu'il existe un nombre invraisemblable de personnes qui bossent dans la même société que moi... et qui savent écrire mon nom correctement. Diable ! Je viens de comprendre ma difficulté à me lever tôt le matin pour aller travailler, tiens.


Note pour plus tard : songer à déposer mon nom et mon prénom comme ma propriété intellectuelle.

samedi 5 janvier 2008

Commande

Suite à la remarque d'un lecteur croisé lors des fêtes familiales de Noël, voici un document iconographique (de Mehmet Turgut) qui, je l'espère, réhaussera le taux de photos de «jolies demoiselles» sur ce blog'note.

Sorcière, par Mehmet Turgut

mardi 1 janvier 2008

Et c'est reparti pour un tour !

Inutile d'en dire beaucoup plus au sujet de 2008, il me semble... si ce n'est en partant dans l'imagerie de circonstance avec cette aurore vue du ciel (source : Astronomical Picture of the Day, 27 décembre 2007):