dimanche 17 février 2008

Amnésie

Il fallait bien que cela m'arrive un jour malgré toutes mes précautions. Un de mes disques durs m'a lâchement abandonné. Ceci, par un coup du hasard, au moment où il contenait tout (l'autre disque venait d'être formaté pour Ubuntu et attendait des transferts de données depuis deux semaines). Un bruit suspect, un message sibyllin de l'ordinateur et voilà, l'affaire était pliée : j'avais perdu toutes mes photos, textes, courriels, cours et autres documents collectés à gauche, à droite (mes CD convertis en fichiers audios entre autres). Au final, je subissais un espèce de lavage de cerveau en accéléré.

Cela fait bizarre de découvrir ainsi sa dépendance à une machine... quand bien même on suspecte cette dépendance. Je savais que l'ordinateur se souvenait de beaucoup de choses pour moi mais pas que pendant ce temps-là, moi, j'oubliais. Des souvenirs aussi simples que ce qu'illustre la photo ci-dessous ne dépendait finalement que du bon vouloir d'une technologie qui peut faillir. Sans le disque dur et cette image, j'aurai oublié ce moment d'il y a quelques années.

Souvenir de Matsumoto
Plus généralement, cette situation laisse songeur sur l'impact de la prothèse technologique sur notre vie et nos comportements : nous perdons des habitudes, des capacités, des réflexes avec ces techniques. Quel prix indirect paierons-nous à l'avenir pour bénéficier de technologies toujours plus incroyables : perdrons-nous l'usage de l'écriture, du calcul, du lien social ? Je ne crois pas qu'il soit tout à fait absurde de poser cette question, ne serait-ce que pour mieux intégrer ces techniques à nos vies.

Ceci dit, la photo illustre ici un autre point. Un acharnement peu habituel m'a permis de trouver sur Internet quelques logiciels gratuits qui m'ont aidé à retrouver les données les plus fondamentales sur le disque endommagé (cette photo incluse). Un espèce de miracle pour moi à n'en pas douter ! Avec un peu de chance, le disque dur restituera la plus grande part des données.


Note pour plus tard : essayer de moins passer de temps devant l'ordi. Et persister à ne pas prendre de téléphone portable (même si ça va pas plaire à tout le monde).

jeudi 14 février 2008

Le silence est d'or

Une bonne balade de trois heures faisant marcher sur la routes, la lande, les rochers, le sable ou bien encore dans la vase (la meilleure partie de la balade), cela fait plus que du bien. Entre autres, cela rappelle l'importance du silence.


Évidemment, mon propos pourra en faire sourire plus d'un. Cependant, mettez vous dans la peau d'un apprenti-parisien. Le grincement strident du métro, le vombrissement de la circulation, la musique crétine des supermarchés, tout cela s'ajoute, se mélange, perdure du matin au soir. Dans mon cas, je suppose que mes oreilles ont déclaré forfait et n'entendent plus.

Et voilà qu'en se baladant de ce côté-ci de l'Armorique, mes oreilles se réveillent pour le plaisir d'écouter le calme d'un bord de mer en hiver (sous le soleil). Le lent frémissement des vagues, le bruit métallique d'un port de plaisance, les jeux du vent... Une atmosphère à faire la sieste sur la dune, bercé par la nature — l'état le plus proche du parfait bonheur, à mon sens.


Au cas où, je ne cacherai pas le fait que j'avais sur moi de quoi écouter de la musique et que je l'ai abondamment utilisé. Heureusement, ce n'était pas, comme à l'habitude, pour essayer de contrer les hurlements sauvages d'un métro à pleine vitesse. C'était pour vraiment écouter. En l'occurence, le Canyon de Philip Glass et des œuvres de Ralph Vaughan Williams [ici en anglais]. Et cela vaut aussi de l'or.


Note pour plus tard : ne pas oublier le silence !

Mouton n° 91 243 619 852

Les vacances ont ceci de navrant qu'elles vous font croire que vous avez du temps. Hier soir, j'ai commis le geste infâme : me reconnecter sur le «site de rencontre par excellence» après de longs mois d'absence. Au minimum, cela me permettra de vous conter moults échanges épistolaires.

Or, ce matin, média aidant, je me suis rappelé qu'aujourd'hui est le jour de Saint Valentin. Damned ! J'ai donc agi hier comme le premier des moutons, ou mieux, comme le champion des lemmings(*). Qu'il est dur de découvrir ainsi qu'on ne réprésente guère qu'un numéro parmi une foultitude de numéros... parce que je le vaux bien !

Ceci dit, une chose me rassure : lorsque je dis «média aidant», j'oublie de signaler que les premières choses qui m'ont rappelé la date du jour consistent en une formule mathématique et la surface qui va avec. En voici d'ailleurs un exemple plus simple avec une courbe :

Coeur (source : http://mathworld.wolfram.com/HeartCurve.html)
D'ailleurs, quitte à évoquer le sujet, voici un autre lien sur le même site fort sympathique qui vous permettra de briller en société en disant apprécier uniquement les belles femmes puisqu'elles sont plus intelligentes.


Note pour plus tard : songer à mettre un gilet pare-balles à mon retour à Paris... au cas où certaines liraient ce blog'note.

(*) En cliquant sur le lien, vous aussi vous apprendrez l'incroyable nouvelle : les lemmings ne sont pas suicidaires !

mercredi 13 février 2008

«La caravane de l'étrange»

Il y a probablement un an de cela une personne faisant des études en cinéma m'avait parlé au cours d'une conversation de séries télévisées et m'en avait vanté deux. La première s'appelait «Dexter» et la seconde «La caravane de l'étrange» («Carnivàle» en anglais). De «Dexter», j'entendais rapidement parler par ailleurs. Une histoire de serial-killer gentil ou presque. Mais de la caravane, par contre, point de nouvelles.

Il fallut attendre un anniversaire pour que la caravane refasse parler d'elle : je me retrouvais avec le coffret de la saison un entre les mains.

Une des affiches officielles de La caravane de l'étrange
Le coup de cœur pour cette série est venu très rapidement... à vrai dire dès le générique ! L'imagerie liée au tarot, des effets visuels bien pensés et une musique surprenante formaient un mélange mystérieux... donc attirant. Je ne pouvais que voir la suite.

Le charme de cette série réside dans son ambiance surannée : poussièreuse (l'occasion de découvrir un événément historique, le Dust Bowl), pleine de non-dits, saupoudrée d'une magie discrète qui mèle tarots, pouvoirs de l'esprit et autres miracles grandioses. N'oublions d'ailleurs pas ici l'impact de la musique, très marquante dans l'épisode «Black Blizzard» et dans de nombreuses scènes importantes.

Chose suffisamment rare pour être signalée, l'histoire ne verse pas rapidement dans le manichéisme standardisé. À l'image du tarot, toute figure dans l'histoire semble renversable. De fait, les nombreux personnages de la série font à peu près tous l'objet de développements donnant un caractère très recherché et vivant à cette fête foraine itinérante.

Si la seconde saison s'avère un peu plus laborieuse ou poussive sur sa première moitié, la seconde moitié vaut tout de même le détour. Seul regret : la série s'est arrêtée à cette seconde saison (la série coutait cher à produire et attirait peu le grand public dans son ensemble). Mais peut-être était-ce le prix à payer pour que «La caravane de l'étrange» soit une p'tite merveille...


Note pour plus tard : vivement la prochaine série de cette qualité !

Y'a pas d'âge pour commencer - 2

C'est la révolution grand-parentale. Mon grand-père se met aussi à l'Internet à force voir ma grand-mère avancer... De son côté, il va gaiement sur les 89 ans et n'avait jusqu'à présent pas touché un ordinateur de sa vie (et je dois dire que ces premiers essais sont très marrants... il me comprendra).

Décidément, rien ne les arrête !


Note pour plus tard : essayer de faire tout aussi bien quand j'aurai leur âge.

mardi 5 février 2008

«La stratégie Ender»

Comme mentionné précédemment, j'ai parfois des programmes de lecture un peu eccentriques. D'ailleurs, je ne finis jamais ces listes car, à raison de plusieurs milliers d'ouvrages dans un programme, la tâche tient toujours d'un exploit surhumain.

Toutefois, le dernier programme de lecture que je me suis fixé s'avère un peu plus raisonnable : lire les ouvrages cités dans la liste de la bibliothèque idéale selon le Cafard Cosmique. Ceci pour la simple et bonne raison que parmi les ouvrages cités, j'en connais déjà certains et je les ai beaucoup apprécié.

Le dernier livre dont je viens d'achever la lecture s'intitule «La stratégie Ender» de Orson Scott Card. De cet auteur, je connaissais une bonne part de «Les chroniques d'Alvin le Faiseur», un très bon souvenir de lecture.

N'étant décemment pas un critique littéraire, j'aurai des conclusions fort peu décoratives et guère riches en mots savants. Allons à l'essentiel : je n'ai pas décroché de l'histoire d'Ender avant d'en lire jusqu'aux dernières lignes. Le temps de lecture dans le métro ne suffisait à me satisfaire, il fallait que je poursuive une fois rentré à l'appartement. Oui, damned, encore un ouvrage fichtrement bien ficelé ! L'intrigue, livrée presque intégralement dès le début, ne cesse pourtant de captiver. Excellente lecture donc !

Je recommande tout particulièrement ce livre aux ludopathes consolomaniaques qui n'ont pas oublié la lecture ou qui souhaiteraient s'y remettre : le thème du jeu est au centre de l'œuvre.

dimanche 3 février 2008

Y'a pas d'âge pour commencer

Ma grand-mère, non contente de me latter régulièrement au Scrabble, a fait hier ses premiers pas sur le World Wide Web... à 87 ans ! Ai-je vraiment besoin de préciser que mes grands-parents ne cessent de me surprendre ?

Mais qu'on se rassure, d'autres grands-mères ne se privent pas de faire de même. En voici une, présentée par le blog'note de son p'tit-fils, qui se spécialise dans le jeu vidéo, et pas qu'un peu !


Note pour plus tard : envoyer l'adresse de ce blog'note à ma grand-mère pour qu'elle le commente ! ^_^

Éloge de la différence

« Judaïsme n.m. Religion des juifs, fondée sur la croyance en un Dieu unique, ce qui la distingue de la religion chrétienne, qui s'appuie sur la foi en un seul Dieu, et plus encore de la religion musulmane, résolument monothéiste.»

Pierre Desproges, Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis (Éditions du Seuil).


vendredi 1 février 2008

Un modèle de précision

Un des plus grands avantages d'Internet se situe dans sa capacité à démontrer qu'il existe sur Terre des personnes toujours plus tarées que vous ne l'êtes. Sachez-le : vous n'êtes pas spécialement hors normes. Ceux qui ont placé la barre l'ont vraiment mise hors de portée pour un bon moment.

Je vous laisse donc découvrir un homme comme il en existe heureusement trop peu : Nicholas Feltron. Plus exactement, je vous invite à lire son rapport annuel...

La page 4 du rapport Feltron 2007
Un gars aussi fou des chiffres me rassure copieusement. Toutefois, après avoir lu ce rapport impeccablement présenté, le rangement de papiers administratifs ainsi que la remise à jour de ma compta personnelle effectués tout au long de janvier me paraissent vraiment des plus ridicules.

En passant, puisque le web est partage, le site qui m'a permis de tomber sur ce rapport : BienBienBien.net.

«No country for old men»

Troisième film dans la série «Déjà quatre mois sans cinéma, faut se rattraper». Certainement pas le moindre.

J'y suis allé suite à de nombreuses recommandation, en particulier celles d'un fan de film d'action et d'un fan des films des frères Cohen. Tous m'ont vanté le meilleur psychopathe que le cinéma ait jamais porté. Et je confirme. En cinq minutes de film, ce personnage avait déjà gagné aux yeux de mon estomac et de mes tripes (mon anatomie m'étonnera toujours) son titre de Grand Malade du Siècle. Pendant tout le reste du film, dès qu'il apparaissait, je me retrouvais comme une espèce de rongeur hypnotisé par un serpent de 15 tonnes : immobile, retenant peu ou prou ma respiration et craignant tout et n'importe quoi, ce dont le psychopathe se montre en plus tout à fait capable.

Bien sûr, ce film par ailleurs très intéressant peut susciter des commentaires bien plus profonds — analyse de la fin, sort des personnages, scenario, esthétique — mais j'en resterai là : si le rôle du cinéma consiste à nous faire ressentir des émotions, celui-ci remplit amplement sa mission.