mercredi 30 juin 2010

Charybde et Scylla, dignes parisiennes

Globalement, Paris est invivable pour un breton. Je ne comprends d'ailleurs pas comment notre comptoir colonial de la Gare Montparnasse fait pour résister aux turpitudes quotidiennnes de cette ville.

Prenez cet été, par exemple. Et même plus précisément ce début de semaine. Je me couche lundi soir alors qu'il fait chaud mais que cela paraît supportable. A force de tourner et retourner dans mon lit, je dois bien admettre qu'il fait trop chaud. Mais bon, tête de mule que je suis, je me dis que je peux y arriver. Le lendemain, je me réveille avec une heure de sommeil manquante.

Comprenant qu'on ne m'y prendra plus à jouer les résistants à la chaleur, je tente le soir même une technique différente. J'ouvre la fenêtre. Ceci m'a permis d'avoir :
  • une température sensiblement plus sympathique que la veille ;
  • une légère brise fort agréable ;
  • vers minuit les discussions du bar voisin ;
  • vers 2h du mat', les conversations de poivrots pas fatigués ;
  • à partir de 6h du mat', la circulation bien irrégulière comme il faut dans la rue.
... ce qui m'a conduit à perdre... une heure de sommeil.

Et, ce soir, c'est reparti pour un tour de ce grand jeu du «de toute façon, tu ne dormiras pas bien». P'tit veinard que j'suis de vivre à la Capitale !

Note pour plus tard : trouver un frigo de format 90x200 pour y faire mes nuits estivales.

dimanche 27 juin 2010

Quoi de pire ?

Les cours de musique posent une jolie problématique : l'audition de fin d'année. Je m'autorise ce qui suit dans la mesure où je participe moi aussi annuellement à ce massacre à la tronçonneuse instrumentale. Sans cela, j'aurai bien entendu tenu un tout autre discours à base de «courage» ou «d'efforts des interprètes venus présenter les résultats de moults mois de dur labeur».

Dans le cas présent, il s'agissait d'une audition de chant. Une élève d'Euterpe avec qui j'avais déjà joué venait pour accompagner une chanteuse. Euterpe était présente, vigilante comme à son habitude aux moindres détails instrumentaux.

En temps normal, je ne peux prétendre à une grande empathie avec le chant lyrique. J'ai autant de mal à y trouver de la beauté qu'à y déceler les immanquables casseroles et faussets, signe probable que je passe à côté de l'idée musicale.

Pourtant, cette audition m'a fait découvrir que je possédais cette capacité innée et maudite de ressentir la musique. Une chanteuse anonyme se lança dans une pièce avec une voix fameuse entre toutes, surtout du fait de son incroyable fausseté. Je me limiterai ici charitablement à ne décrire que ma propre réaction physiologique : plissement des yeux, resserrement des mâchoires, crispation générale de l'organisme, envie de fuite, détresse à la pensée de ne pas voir venir la fin du morceau. J'en arrivai à vouloir entrer dans le mur auquel j'étais adossé, plaqué que j'étais par cette voix.

Je n'avais jamais envisagé pouvoir ressentir pareille pagaille interne sans un minimum de décorum bien établi dans mon imaginaire : la cabine d'un avion se retrouvant balloté dans un nuage d'orage monstrueux. Me voici servi en ce qui concerne l'économie de moyens imaginatifs; une voix suffit.

Pouvait-on faire pire exemple de campagne contre le port d'oreilles ? J'en doutais au moment de l'intermède. Hélas, l'Univers se fendit d'une démonstration flamboyante de ma sottise. Quoi de pire qu'une chanteuse ? « Mais, voyons, la réponse est évidente» me semblait hurler l'Univers : deux chanteuses ! Et pas deux chanteuses ordinaires, non. Des jumelles ! Ceci augmenta les décibels assassins mais permit aussi de donner naissance à d'insidieux et subtils effets d'écho.

Je m'étonne encore de l'absence d'épilepsie, de suicide ou de cohue dans l'auditoire silencieux et immobile. Sans doute faut-il y voir toute la profondeur de la formule «Les grandes douleurs sont muettes.»


Note pour plus tard : ne plus ignorer qu'un intermède lors d'une audition reste un excellent moyen pour protéger son intégrité auditive par la fuite.

vendredi 25 juin 2010

La solution à 1%

Lecteur, me r'voilà ! Et rien de telle que l'explication du silence pour mettre fin au silence !

Mais qu'ai-je donc fait pour ne pas écrire ici ces derniers mois ? Rien de plus simple, j'ai continué à avancer sur deux sujets que j'aurai souhaité palpitants : avancer sur le site associatif et développer une insensibilité croissante aux râteaux électroniques.

Le premier sujet n'intéressant sans doute personne, voici quelques éléments statistiques sur le second sujet. En 6 mois de présence sur un site de rencontre, j'ai :
  • écrit un peu moins de 200 messages dont les trois quarts ont du se baser sur deux ou trois modèles à remplir selon l'interlocutrice (surtout une fois passé le premier mois sur le site) ;
  • reçu une dizaine de réponses dont deux pour demander une photo (la réception de ladite photo achevant la conversation), trois pour dire «merci, c'est gentil mais je peux pas te voir, j'ai piscine» et quatre autres auxquelles j'ai répondu... et j'attends toujours la suite de la conversation. Les deux derniers restent cependant de jolis messages, ce qui donne au final une moyenne d'un message plaisant tous les trois mois.
Le ratio de réussite monte donc à un trépidant 1% de retours et à un sévère 0% de rencontres. D'aucuns appelleront ce résultat un échec critique. Reste à voir quelles en seront les conséquences, terribles à coup sûr... Sainte Catherine, priez pour nous.


Note pour plus tard : changer de projet principal et passer à «tenter de conquérir le monde» !