samedi 23 mai 2009

La guerre des failles

Mai est un mois qui me vaut des visites. Celles de dizaines de p'tites fourmis qui, consciencieusement, développent leurs autoroutes de l'information alimentaire.

Mécréantes en pleine course de relais
sur fonds de zone de conflit.

Dans le cadre de ce pélerinage annuel, la cuisine de l'appartement semble constituer une étape de choix. Mais que faire alors contre les instincts de cette meute affamée lorsqu'on aime pas écraser les plus p'tits que soi ou qu'on se refuse à les empoisonner massivement (quel vilain défaut que le mien) ?

Disons que l'opération s'avère tortueuse. Dans la grande tradition française, on invente la ligne Maginot pour fourmis : on rebouche les trous et fissures par où passent les troupes ennemies et on replace à l'extérieur les fourmis qui ont tenté le parachutage en territoire cible. Sauf qu'ici, c'est le paradis de la faille : une de rebouchée, dix qui deviennent source de nouvelles pistes à fourmi. Du coup, cela fait grosso modo trois semaines que dure cette lutte sans merci à coup d'un enduit spécifique et d'un papier pour récupérer la soldatesque errante (et l'expédier dehors).

Seule chose gênante, je ne sais pas jusqu'à quel point une fourmi et ses consoeurs peuvent être obstinées. De fait, il faut que je m'accroche fort à mon tête-de-mulisme breton pour résister à ces acharnées !

Note pour plus tard : avoir des convictions reste la plus sûre méthode de perdre beaucoup de temps.

vendredi 22 mai 2009

Du sens profond du mot cueillette

Lectrices, lecteurs, voici une phrase que je ne vous souhaite pas :

« Pour celles-là, on parle d'une cueillette tellement c'est facile.»

Docteur H.

Dix minutes plus tard (parmi les plus intenses que la vie moderne peut vous proposer), j'avais une dent de sagesse en moins et beaucoup de recul par rapport au constat préliminaire si fleuri de la dentiste. Le recul se basait essentiellement sur moultes sensations de pied-de-biche haineux s'exerçant sur ma mâchoire (avec quelques tirades de la dentiste du type «Vous avez gagné, je vais devoir vous passer au penthotal.») et quelques bruitages digne de la mastication d'une pelleté de graviers.

Et quand je pense que je venais pour un détartrage. Et, pire, quand je pense qu'il reste les deux d'en bas à... arracher. Saleté d'évolution des espèces !

Le trophée, assimilable à une dent de vache selon la dentiste


Note pour plus tard : éviter de dire oui si on me propose une réincarnation en arbre fruitier.

samedi 16 mai 2009

Etonne tes amis avec de l'étymologie

Se pencher sur le quotidien est la garantie de faire des découvertes curieuses. Vous êtes-vous déjà penché sur ce mot si banal que vous ne penseriez jamais à le décortiquer : «aujourd'hui» ? Historiquement, le mot «hui» signifiait «en ce jour» et, du coup, «aujourd'hui» voulait dire «au jour de ce jour», joli pléonasme n'est-il pas ? D'ailleurs, si le sujet vous intéresse, voici une liste de pléonasmes courants.

Mais revenons à notre vraie découverte curieuse faite hui (notez la réutilisation habile que vous pourrez faire ensuite pour épater vos amis !).

J'ai eu en effet la bizarre idée d'utiliser une expression latine lors d'une conversation («Delenda est Carthago»). Je savais que cela voulait dire «Carthage doit être détruite» mais guère plus. Du coup, j'ai cherché à en savoir plus et je suis tombé sur une page étonnante de l'Université de Liège : quelques citations étudiées par un latiniste... qui finit par corriger sérieusement quelques clichés que nous avons tous sur l'antiquité. Oui, vous l'aurez compris : au quotidien, on nous ment, on nous spolie !


Note pour plus tard : retrouver un dico avec des pages saumon au milieu.