lundi 21 janvier 2008

Les mythes de Cthulhu

Il y a une quinzaine d'années, j'allais roder presque toutes les semaines dans les bibliothèques brestoises. Je voulais tellement dévorer de bouquins que j'avais même commencé à les lire dans l'ordre alphabétique des auteurs de SF ou de fantasy. Oui... encore une tare de matheux. Cela me valut l'excellente surprise de tomber sur Douglas Adams puis sur Isaac Asimov. Mon projet de lecture systématique ne dura cependant pas (sans que je puisse dire si Asimov marqua la fin de cette pratique alphabétique). Parmi mes lectures de l'époque, je compte «Dune», «Le Seigneur des Anneaux», «Les amants étrangers».

Un beau jour, un gros livre attira mon oeil : un pavé comme seul sait en faire la collection «Bouquins». Il présentait une couverture marquante : un portrait glauque d'un homme au visage noir, vert et rouge, une sorte d'homme marin semblant saigner. Quinze ans plus tard, je devais apprendre qu'il s'agissait d'un portrait de l'auteur, Howard Phillips Lovecraft. Un écrivain américain méconnu de son époque, à l'érudition aussi bizarre que pointue.

Couverture du premier tome de la collection Bouquins sur H.P. Lovecraft
Depuis septembre dernier, je relis l'intégralité de ces nouvelles dont au moins deux m'avaient marqué, en l'occurence «L'affaire Charles Dexter Ward» et «La maison de la sorcière». La plupart des nouvelles présentent des trames similaires et résumables ainsi : une personne lettrée ou un scientifique découvre et fait face à des forces terrifiantes et ne pouvant décemment venir de notre univers. De ce point de vue, il ne faut peut-être pas toutes les lire les unes après les autres pour éviter une impression de répétition. A contrario, chaque nouvelle ajoute aux précédentes, reprenant des lieux, des personnes. De même chaque texte suggère toujours plus d'éléments d'une mythologie de cauchemar où l'Homme n'est qu'un pion. Il n'est guère surprenant de voir comment ces textes ont permis à des termes comme Arkham, Necronomicon, Nyarlathotep de devenir autant de balises culturelles pour beaucoup.

Bien évidemment, ces lectures restent à vos risques et périls. Car, à l'image du Lovecraft de Bruce Timm, vous ne pourrez sans doute plus après avoir lu ces textes avoir l'esprit détendu ou marcher dans le noir sans avoir envie de vous retourner...

Lovecraft, par Bruce Timm

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