Dans ma société, il existe depuis peu une personne — non nulle, définie dans l'ensemble des personnes réelles — qui porte le même prénom et presque le même nom que moi. Par «presque», il faut entendre ici que nos noms s'écrivent de la même manière à la dernière lettre près... et ils se prononcent de la même manière. Ma rigueur quotidienne et mon parcours de vie remarquable entre tous fait que mon nom présente l'orthographe la plus exacte et la plus courante, l'autre version ne pouvant être qu'une scorie de l'histoire des noms, une forme odieuse de raté patronymique, le résultat d'une bavure d'encre crétine dans un registre mal recopié suite à consommation abusive d'absinthe. Rien de moins.
Les probabilités jouent donc à fond contre moi : les gens s'adressent par défaut à moi en pensant appeler l'autre. Cette semaine, nous avons atteint un sommet. Pour situer le niveau de lassitude, j'arrive maintenant à deviner l'erreur en un nom affiché et deux mots. Le téléphone sonne, un nom que je n'ai jamais vu s'affiche sur le combiné. Le dialogue, volontairement anonymisé, commence :
« - Salut, Jean !
- Lequel ?
- ...
- Oui, ici, c'est Jean Gardefous, avec un S à la fin. Je suppose que vous voulez joindre le service bancaire et Jean Gardefout avec un T à la fin.
- Oh, pardon, je suis désolée...
- A qui le dites-vous... »
Et dire que demain je travaille... et qu'il existe un nombre invraisemblable de personnes qui bossent dans la même société que moi... et qui savent écrire mon nom correctement. Diable ! Je viens de comprendre ma difficulté à me lever tôt le matin pour aller travailler, tiens.
Note pour plus tard : songer à déposer mon nom et mon prénom comme ma propriété intellectuelle.
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