La géopolitique pour les nuls

Fait bien connu : le chinois est torve. Mieux, les «autorités chinoises», si bien nommées, respirent le secret, le complot et le communiste dictatorial. Avec de tels chefs, les gentils chinois ne peuvent subsister.

À l'opposé, le tibétain s'avère un mec éminemment sympathique. Il suffit de voir son chef toujours souriant, un gars qui ne ferait franchement pas de mal à une mouche, dusse-t-elle être chinoise... c'est dire si il inspire et la confiance et le cinéma.

On ne peut dès lors s'étonner de voir le chinois tuer le tibétain dès que l'autre a le joli rêve d'avoir son pays à lui où il pourra prier en harmonie avec le monde, loin de notre monde pas zen du tout.

Heureusement pour le Tibet, un héros veille. Le sage occidental. Car, oui, l'occidental, fait historiquement prouvé moultes fois, est infaillible. Du coup, il sait instinctivement que le chinois est vilain et le tibétain gentil. Avec les jeux olympiques et les perturbations du parcours de la flamme, il va leur montrer à ces chinois «c'est qui qui a raison» et puis le Bien triomphera comme dans un film avec James Bond.

Voilà, le cours de géopolitique standard s'arrête là. Pour ma part, j'ai toutefois eu un module complémentaire : à mon travail, j'ai dans mon équipe une demoiselle d'origine chinoise et on a parlé tranquillement de toutes ces histoires. Bizarrement, le tableau ci-dessus tient bien moins la route... je vous laisse le soin de chercher sur le sujet ou de lire M. Mélenchon mais aussi ses contradicteurs ou d'autres ! Voilà qui vous fera réfléchir à trois fois quand il vous faudra désigner le méchant de l'Histoire... si il y en a un. Pour ma part, ces lectures et ces conversations me conduisent à penser que :

• notre vision manichéenne de la Chine, non remise en cause par nos média, n'est vraiment pas à notre honneur ;
  
  
• la Chine évoluera sans doute plus vite par elle-même que sous la pression de pays qui s'érigent en modèles. Bien entendu, j'espère qu'elle fera preuve à l'avenir d'une réelle ouverture et d'une véritable clarté sur sa manière de faire car c'est ce qui lui nuit le plus et qui nous conforte dans notre vision caricaturale.

Voilà, c'était l'avis d'une misérable poussière sur l'échiquier du monde. Mais un avis d'autant plus éclairé que je suis nul en sport et que les jeux olympiques m'indiffèrent profondément. Quand les jeux étaient à Albertville, je n'ai rien suivi, sauf à dire que je trouvais le curling bien ridicule comme sport. De la même manière, quand la France a gagné au foot en 1998 (je crois), je voulais dormir et des crétins claxonnaient dans les rues... ^_^


Note pour plus tard : recruter aussi un tibétain dans le service.