mardi 5 juin 2012

Requiem pour un apprenti motocycliste

Pour la première fois de ma vie, je suis monté sur une moto/scooter/truc-improbable-sur-deux-roues. Et, pour la première fois de ma vie, j'ai eu envie d'en descendre le plus rapidement possible.

Le parcours aurait plu à n'importe quel touriste : l'Avenue de la Grande Armée, les Champs Élysées et, pour finir, le voisinage de l'Assemblée Nationale. Mais, contrairement au premier touriste venu qui n'aurait pas eu assez d'yeux pour tout voir, mon p'tit organisme avait décidé pour sa part de ne surtout pas donner la priorité à mes yeux. Je recevais en effet une intense flopée de mauvaises nouvelles de la part de ma colonne vertébrale (à chaque démarrage) et de mon arrière-train. Ce dernier, en particulier, découvrait tout le sens de l'expression «l'Enfer du Nord», profitant de moults p'tits pavés parisiens pédagogiquement disposés partout.

D'ailleurs, entre nous soit dit, je souhaitais vraiment ne pas me servir de mes yeux. Ils ne m'annonçaient que trop de mauvaises nouvelles, à tel point que je ne sais plus guère où j'ai égaré mes tripes en chemin. Assis sur le siège du porte-bagage, je ne pouvais pas bien discerner les distances séparant latéralement les voitures que nous doublions en passant entre deux files de voitures. Et, comme nous circulions aux heures de pointe, on en déduit que j'avais l'impression que nous allions nous faire écraser tous les six mètres et qu'un rétroviseur finirait bien par me crocheter un bras ou une jambe.

Pourtant, le pilote paraissait sympa...
Illustration de Paul Kidby

Résultat de la course, en retrouvant Euterpe pour le concert du soir où elle allait jouer, je me présentais dans un bien piètre état avec l'estomac en vrac et les guiboles en coton. Avec dix kilomètres de parcours en plus, je présume que le Requiem (de Duruflé) joué ce soir-là aurait pu m'être dédié. Oui, vraiment, il doit y avoir un Dieu pour les P'tits Noteurs.

Harpiste luttant contre une chorale, un orgue et un orchestre


Note pour plus tard : les deux roues à moteurs tu ne prendras pas.

2 commentaires:

Oliv a dit…

J'espère qu'il avait un blouson sympa ou une nuque tatouée ton pilote, histoire que tu puisses fixer un truc agréable pendant le trajet.
Déjà qu'affronter la circulation parisienne, je pourrais pas, mais le faire en deux-roues !! t'avais perdu un pari ? ou le pilote t'en voulais ?

le Spib a dit…

Même pas. Il a suffi juste d'un collègue de bureau très sympa (et non tatoué) qui m'a proposé de me déposer à un point de son propre parcours.

Y'a pas à dire : la bonté des autres me perdra !