Soudain, au détour d'un complément d'objet direct, voilà que vous utilisez un mot «bien de chez nous» qui avait toutes les apparences du mot «bien de chez tout le monde». Et paf, raté : vos invités, effarés, laissent échapper de leurs mains les couverts en argent, un silence inquisiteur tombe. Même votre majordome flegmatique vous jette un regard vaguement ennuyé. Votre soirée d'apparat sur le thème de « Kierkegaard existe-t-il ?» est fichue : vous avez osé prononcer un mot réservé à une toute autre élite et vous voici empêtré dans l'explication de l'expression...
En vrac, voici des mots interdits — tous testés personnellement et unanimement incompris par le public parigotesque. Songez à ne pas y recourir si vous tenez un tant soit peu à dissimuler vos origines bretonnes (ou à les simuler si vous êtes suicidaire) :
- cuche : queue de cheval ;
- alsacienne : pain aux raisins (des alsaciens diront un escargot pour parler de la même pâtisserie...) ;
- tunisien, oranais : croissant aux abricots ;
- bounces (toujours pluriel) : bonbons ;
- ribine : ruelle ;
- tostos (orthographe floue, prononcez tous les «s») : autotamponneuses.
Note pour plus tard : songer à ne plus se moquer du gars qui sort sa wassingue ou qui apporte une poche pour faire les courses.
2 commentaires:
Je me permets une précision linguistique : dans mon patois breton à moi, "ribine" veut aussi dire "chemin".
Et que dire de "partir en distribil" ou "prendre des louzous" ? (Tiens, tu devrais offrir une prime au premier lecteur non-breton qui identifie le sens de ces expressions).
Un oranais, c'est pas breton... ce qu'il ne faut pas entendre. J'avais vu le terme à la boulangerie de La Réunion. Bon, à La Réunion, un quartier entier s'appelle "La Bretagne" alors, ça me met un peu le doute.
Bon, je ne suis pas breton, mais partir en distribil... ou partir "en live", ça doit être pas trop éloigné !
Pour "prendre les louzous", ça m'a l'air sacrément nsfw.
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