« Qui ne prend pas aisément l'avion doit avoir de sacrées bonnes idées.»
Le P'tit Noteur, Qui m'a fichu l'Atlantique là ?
Un certain manque de confiance spontanée en l'aviation m'a fait accomplir ce jour une première dans l'histoire de l'Humanité.
En effet, Euterpe et
Eurydice se sont toutes deux déplacées de l'autre côté du Mur de l'Atlantique. Ne pouvant les rejoindre sans devoir mener auparavant un très long et très pénible débat avec moi-même au sujet de
fers à repasser volants, j'ai opté pour une solution d'attente : me rapprocher le plus possible de ces dames et prendre une photo d'elles. Voici donc l'histoire d'une photo de deux personnes prises à 5912km et 5386km de distance respectivement.
Ceci demande un peu de préparation et de matériel. Ainsi, il vous faut un logiciel simulant la géographie terrestre, un autre bidouillant les images, une lande bretonne, des piquets de tente, des cordes, une feuille de papier, un crayon, un phare et un appareil photo.
Avec le logiciel géographique, nous cherchons tout d'abord à viser Euterpe vivant quelque part du côté de Traverse City, Michigan. Par défaut, nous visons ici
Clinch Park (extrémité Est de la courbe orange). Puis nous visons Eurydice du côté de New York et donc, par défaut, la Statue de la Liberté (extrémité Est de la courbe verte).
Le point choisi pour la photo (extrémité Ouest des deux courbes) a été sélectionné comme étant localement le point le plus proche possible des États-Unis : un
bout de lande entouré d'eau à marée haute pas loin de la plage de la Grêve Blanche et du Vourc'h.
Si vous aviez eu une boussole et donc le Nord, tout aurait ensuite été simple. Pour ma part, faute de boussole, il me faut trouver un remplaçant. Un point qui permettra de définir une référence de toutes les mesures d'angle. Un machin immanquable dans le paysage et qui ne bouge pas (ce qui exclut les touristes, les mouettes kamikazes et les vaches qui jouent de l'accordéon): le
Phare de l'Île Vierge. Voici donc une nouvelle courbe bleue apparaître.
Les points de référence de la bidouille
Images générées par
Google Earth
Une fois notés précisément les courbes et angles sur une feuille de papier (par exemple en la posant sur l'écran de l'ordinateur et en copiant les points extrêmes des courbes sur les bords de la feuille), nous disposons d'une réplique portable des données géométriques et géographiques de notre travail. C'est parti pour la randonnée !
Arrivé à destination, nous plaçons un piquet au point de la photo et un autre dans la direction du phare. Nous relions les deux piquets avec des codes pour matérialiser le premier axe de référence.
La visée du phare
Puis, avec la feuille de papier, nous reproduisons les angles et nous disposons alors deux autres piquets pointant vers Euterpe et vers Eurydice.
Piquets et cordes à l'image des courbes vues plus haut
Pour finir, quelques photos. Tout d'abord, une photo depuis le piquet central vers le piquet Euterpe et une photo depuis le piquet central vers le piquet Eurydice. Une barre d'îles noirâtres judicieusement placée au loin permet de savoir alors quelle direction sera la bonne sur n'importe quel cliché pris sur zone.
Arrive alors le moment de faire une jolie photo, de se féliciter et de rentrer fier du devoir accompli chez soi. Là-bas, le logiciel de traitement d'image accompagné de vot' serviteur fait le reste. Le reste se passe de commentaire ! ^_^
Ta-daaaaaa !
Note pour plus tard : nos limites sont nos plus grandes forces... ou nos plus grosses sources de bidouilles invraisemblables... ^_^