
Ne croyez pas que je sois fan de Dalida ou que je vais lui manquer ici de respect. Ne croyez pas non plus que je vais me moquer de l'esthétique particulière de cette tombe. Pas plus que du véritable prénom de Dalida. Non, non. Le point p'titenotesque est ailleurs : dans l'épitaphe pour être exact.

Observez le «quittés», ou plutôt le «s» de ce mot. Observez l'espacement de cette dernière ligne de texte. Et là, ô rage, ô désespoir, ô orthographe ennemie... On ne peut en douter : ce «s» a été ajouté après.
Prenons notre casquette d'orthographiste amateur et le p'tit ton sec et sentencieux qui va bien avec :
Avec l'auxilaire avoir, le verbe «quitter» s'accorde en fonction du COD si celui-ci est placé devant le verbe. En l'occurence, le COD «nous» est bien placé devant. L'absence de «s» se justifie si le «nous» est un nous de majesté. Autrement dit Dalida manque à quelqu'un en particulier, celui qui a du demander la rédaction de cet épitaphe.
De fait, le reste du monde qui va regretter Dalida peut aller se faire voir.
Bien entendu, on pourrait supposer que le rédacteur de l'épitaphe dispose d'une orthographe déficiente. Mais ce serait peu charitable de notre part... aussi nous ne développerons pas plus ce point.
Imaginez maintenant les funérailles et la soudaine découverte de cette bizarrerie orthographique par des personnes de l'entourage : «nous» devrait représenter plus de gens et l'accord du verbe se faire différemment ! Pensez ensuite à la tentative de correction pour ajouter le «s», le refus de refaire une plaque, la solution à peu de frais. Et d'autres termes, voici venir à pas bien lourds et sordides la vie quotidienne située à mille lieux de cette tombe idéaliste.
Ainsi, le mythe dalidien est mis à mal par une seule lettre. Quelle chose terriblement cruelle et facétieuse que l'orthographe !
Note pour plus tard : éviter de faire le malin avec des participes passés dans les épitaphes.
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