Rappelez-vous des salles d'attente quand vous étiez p'tits. Quelques sièges, une table basse et des revues posées dessus. Des revues bizarres, hors d'âge et jamais vues ailleurs que dans ces pièces où le temps ne s'écoulait pas. Des revues avec des titres rouges vifs qui, à force d'ennui dans ces salles, vous agressaient les yeux.
Au bout d'un temps infini passé à contempler les murs ou un tableau, il fallait bien ouvrir une des revues. Même à dix ans. Là, la vie de vieux avec des sourires figés s'étalait. Des textes «écrits minuscules» vous racontaient des choses encore plus inutiles que ce que la salle d'attente avait à vous dire. Des mots croisés insolubles vous tombaient même dessus.
Et, soudain, un coin de page permettait de s'évader un temps du piège infernal de la salle d'attente. Celui où figurait un dessin signé du nom de mon héros malgré lui : Sempé. Pour m'avoir sauvé tant de fois de l'ennui mais aussi pour la poésie de certains de ces dessins, il est juste que la mairie de Paris lui ait dédié une exposition.

Note pour plus tard : dans mon gouvernement, nommer Sempé Ministre de la Santé.
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