mercredi 30 septembre 2009

Le pianiste à l'Opéra

Pour la première fois, par le biais d'un ticket gracieusement offert, je suis allé à l'Opéra. Pour voir une pièce «qui marqua la musique» : Wozzeck...


Je passe la main à un critique de l'Opéra lui-même (comme j'aurai pu citer ce second critique) :

[Berg] composa l’un des ouvrages les plus radicaux du XXe siècle, l’un des plus bouleversants aussi. Berg le dira lui-même : il n’a pas cherché à être révolutionnaire, il a simplement cherché à exprimer par les sons le contenu spirituel du drame immortel de Büchner. Construit avec une rigueur géométrique, enchaînant fugues, inventions, variations et sonates, l’opéra transcende pourtant sa virtuosité formelle et fait monter un saisissant cri de révolte et de désespoir, attendant de nous la plus profonde compassion.

Seulement, voilà, pauvre chose un peu inculte que je suis, je n'ai pas été bouleversifié par cette pièce un peu glauque et sans queue ni tête (il aurait fallu au minimum que je connaisse bien la musique «heurtée» — j'ai pas beaucoup mieux en réserve pour décrire — de Berg).

Notons ici une exception. J'ai en effet éprouvé de la compassion pour un des interprêtes. Au premier plan de la scène, bien à droite, un homme était assis de profil, dos à l'action, devant un piano qu'il regardait fixement. De temps à autre, pendant les deux heures de l'opéra, il allumait ou éteignait une veilleuse (avec un clic bien sonore). Certes, il eut sa minute de gloire à un moment en étant poussé de sa chaise — belle cascade — ou en jouant trente secondes... Mais X années d'étude de piano pour en arriver là, je dois reconnaître que j'avais mal pour lui.


Note pour plus tard : Retourner à l'opéra. Eventuellement avec des tomates si la pièce est moderne.

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