L'évolution, c'est ce qui fait que l'ornythor... [
non] l'ornitorynx... [
non plus] l'ornithorynque
* existe. Et il suffit de voir la bête pour se dire que l'évolution sait se moquer bigrement bien des scientifiques qui l'étudient. Grande blagueuse que cette fille-là !
Faute d'ingénieurie par trop évidente
(photo tirée d'une
page de la Wikipédia)
Je pensais vaillamment que seul l'ornitruc avait été victime d'une blague pareille. Que non-non ! Et en voici la preuve ! Avant toute chose, lecteur de type masculin, sache que les lignes qui suivent sont tirées d'une expérience dans une jungle hostile — pour ne pas dire franchement pas
feng shui du tout — un grand magasin parisien. Pour vous dire, je dois uniquement ma survie à la présence parentale.
Ainsi, dans un rayon de vêtements dont nous garderons l'anonymat, un homme tentait de conseiller les clients et vendre ses produits. Après quelques recherches de notre côté, nous venons le voir avec une question : «Vous avez du 41-42 sur ce modèle ?» Serviable comme pas deux, il nous répond alors : «Je vérifie... non-hon.»
La déception se lisant sur nos visages, notre interlocuteur enchaîne : «Cependant, dans notre collection, la taille est confortable donc plus grande que dans les autres. Hon. Vous pouvez essayer un 40 pour vérifier. Hon.»
Pour témoigner en faveur de notre homme, son conseil s'avéra judicieux. Ceci étant dit, nous découvrîmes que le «hon» réapparaissait souvent. Plus exactement, il ponctuait de façon sonore la fin de toutes ses phrases. Systématiquement. Indubitablement. Irrémédiablement. Croix de bois, croix de fer.
Voici donc que Dame Nature nous présentait donc une nouvelle évolution de l'homme : «Homo Sapiens Ponctuabilis». Seulement, quel peut être l'avantage de cette mutation ? Voilà bien la terrible question qui travaille mon esprit à ces heures indues. Hon. La ponctuation sonore est-elle un avantage immense dans le cadre de la survie de l'individu ou de la reproduction de l'espèce ? Weeek. Devrais-je moi aussi ponctuer mes phrases pour garantir une transmission de mes gênes à la génération suivante ? Weeek. Bah, ce doit être encore une lubie d'un inconnu. Hon. N'y pensons plus. Hon.
Note pour plus tard : remercier cet homme si un jour je rencontre la P'titenoteuse grâce à sa méthode... Hon-hon-hon.
* : et c'est l'Homme qui lui a donné son nom débile. Vraiment, pauvre bestiole que l'hornitocard !